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Lancement du Plan d’action pour un tourisme responsable et durable 2020-2025

Un nouveau Plan d’action émanant du Ministère du Tourisme du Québec vient tout juste d’être lancé. S’intitulant « Penser le tourisme différemment », cette nouvelle stratégie quinquennale accorde une place prépondérante aux actions en adaptation. L’axe 5 du plan d’action, « Accompagner les entreprises dans l’adaptation et l’innovation à l’égard des changements climatiques » promet d’aider les entreprises touristiques québécoises à adapter leurs pratiques et leur modèle d’affaires, voire même à identifier des occasions d’affaires liés aux changements climatiques. Cet axe, assorti d’une enveloppe budgétaire de 8 millions de dollars permettra entre autres de soutenir la recherche et l’appropriation des connaissances par les différents acteurs du secteur touristique.

Pour en savoir davantage : https://bit.ly/37Qdok2

L’aménagement du territoire à l’ère des changements mondiaux

La Presse-Jérôme Dupras

Alors que la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation lance la conversation nationale sur l’urbanisme et l’aménagement de nos territoires, il est à propos de nous demander pourquoi il est souhaitable de se doter d’une telle politique au Québec.

D’abord, parce que le territoire est au cœur de l’identité québécoise. La nature exceptionnelle qui nous entoure nous rappelle la beauté de la diversité du vivant, du caribou forestier au parc des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie, en passant par le fleuve Saint-Laurent, notre épine dorsale collective. Le territoire, c’est aussi cet endroit où nous posons pied, vivons en communauté et élevons nos familles.

Notre identité s’est également forgée par les activités que rend possibles notre territoire, des terres agricoles qui nous nourrissent aux forêts qui permettent d’ériger nos maisons. Nous avons utilisé notre territoire pour répondre à nos besoins démographiques, économiques et sociaux et avons réussi, ensemble, à bâtir un Québec prospère, offrant un niveau de vie parmi les plus élevés au monde. Cette prospérité témoigne bien de l’importance de chacune des constituantes essentielles à son atteinte et de leur interconnexion : le capital productif, le capital humain et le capital naturel.

Si le capital productif – les outils, infrastructures et bâtiments qui permettent la production de biens de consommation – et le capital humain – nos aptitudes, expériences et savoirs individuels et collectifs qui rendent possible le travail – sont bien intégrés dans nos économies, il en est autrement pour le capital naturel.

Les plantes, animaux, écosystèmes, eau, sol et air qui, par leurs interactions, produisent eux aussi des biens et des services essentiels, les services écologiques sont exclus de l’équation.

Or, la lutte contre les îlots de chaleur, la purification de l’air et la possibilité d’activités récréatives, par exemple, sont autant de services produits par le capital naturel dans un paysage urbain. Plusieurs études font d’ailleurs état de ces contributions naturelles à notre économie : ces services non marchands ont été évalués à plus de 2,2 milliards de dollars et 1,1 milliard par année dans les régions de Montréal et de Québec, et à plus de 330 millions pour la Ceinture de verdure d’Ottawa-Gatineau.

Le capital naturel
Même si ces bénéfices sont à la fois tangibles et significatifs, nos outils et politiques en matière d’aménagement du territoire n’en tiennent compte que de manière marginale et satellitaire. En raison du caractère mobile, silencieux et invisible du capital naturel, nous avons tenu pour acquis tout ce que la nature nous offre, sans la considérer, la protéger et la restaurer à sa véritable valeur.

Le 2 février dernier, un important rapport sur l’économie mondiale du capital naturel commandé par le gouvernement britannique a été dévoilé. On y a appris que si le PNB par habitant au niveau mondial a doublé entre 1992 et 2014, les bénéfices issus du capital naturel ont quant à eux chuté de 40 %. Cette étude a aussi mis en évidence que nous investissons de 4000 à 6000 milliards de dollars américains dans des politiques et programmes qui détruisent la nature, et seulement quelque 70 milliards pour la protéger. Ces chiffres démontrent bien l’ampleur des changements à opérer.

Aujourd’hui, plus de 1 million d’espèces sont menacées d’extinction, et jamais dans l’histoire de l’humanité la concentration de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère n’a été aussi importante, laissant entrevoir des perturbations sans précédent.

Au Québec, 80 % des milieux humides des basses-terres du Saint-Laurent ont disparu dans les dernières décennies, et près de 20 % des espèces d’animaux vertébrés sont menacées de disparition ou susceptibles de l’être.

En science, nous ne parlons plus simplement de changement climatique ou d’érosion de la biodiversité, mais littéralement d’effondrements.

Cette réalité est le résultat non pas de facteurs de pression isolés, mais de pressions cumulatives et interreliées. Nous faisons désormais face à des changements mondiaux, dont les effets sont déjà bien réels au Québec, avec l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des évènements extrêmes (inondations, vagues de chaleur) ou encore la présence d’espèces invasives comme l’agrile du frêne, qui entraîne la disparition de 10 à 20 % des forêts des villes du Québec.

Devant cette réalité complexe, incertaine et totalement nouvelle, utiliser les façons de faire du passé équivaudrait à mettre un pansement sur une plaie ouverte. Les solutions envisagées doivent être au diapason de la crise environnementale actuelle, celle d’une planète en pleine mutation.

En ce sens, le premier jalon de ce grand chantier qui s’amorce, et que de nombreuses personnes espèrent transformateur, en est un qui n’est simple qu’en apparence : la transversalité. Désormais, nous ne pouvons plus réfléchir le territoire comme un amalgame de secteurs d’activités ou d’intérêts à arbitrer. Nous devons adopter une approche où l’intégrité du territoire et l’intérêt collectif seront placés au cœur de nos décisions. J’ose penser que les astres sont alignés, car la relance qui accompagnera la sortie de crise que nous vivons actuellement est une occasion de multiplier les bons coups.

Accélérer la transition écologique par un aménagement durable du territoire et une relance économique réfléchie ; voilà ce qui devra nous motiver pour la prochaine année.

Source: https://www.lapresse.ca/debats/opinions/2021-02-14/l-amenagement-du-territoire-a-l-ere-des-changements-mondiaux.php?fbclid=IwAR1_tepEFzS4gV6de36hDCvlVggwO6832aYH5K6xjzob-OD7mCaCwlIRzLk#

Un premier sommet international sur l’adaptation au climat

Agence France-Presse

Des dirigeants du monde entier se rencontrent virtuellement aujourd’hui pour le premier sommet consacré à rendre la planète plus résistante aux effets des changements climatiques.

Ces dirigeants, dont le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre britannique Boris Johnson, doivent participer par conversation vidéo au sommet sur l’adaptation aux changements climatiques, organisé par les Pays-Bas.

Le premier ministre Justin Trudeau sera aussi de la rencontre.

La réunion, au cours de laquelle seront également présents l’actuel secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et son prédécesseur Ban Ki-moon, doit déboucher sur un programme d’action d’adaptation pour faire face à des effets tels que l’élévation du niveau de la mer, les conditions météorologiques extrêmes et les mauvaises récoltes.

 

Il reste beaucoup à faire, selon Ban Ki-moon

Cette année 2021 aura plusieurs tournants au cours desquels les dirigeants et les peuples du monde montreront vraiment leur solide engagement. Nous n’avons pas fait grand-chose en matière d’adaptation jusqu’à présent, a-t-il déclaré la semaine dernière aux journalistes.

Le sommet se tient presque entièrement en ligne en raison de la pandémie.

Le premier ministre néerlandais Mark Rutte a mentionné que son pays, dont le tiers du territoire se trouve sous le niveau de la mer, a des siècles d’expérience dans la protection des terres contre l’eau et qu’il espère la partager avec d’autres.

Si nous n’apprenons pas à gérer les conséquences, si nous ne pouvons pas nous adapter, l’impact sera désastreux, a-t-il dit dans une allocution vidéo. Avec de nombreux dirigeants de la planète, je vais lancer un programme d’action d’adaptation détaillé.

Boris Johnson compte quant à lui lancer une initiative internationale intitulée Adaptation Action Coalition qui doit associer le Royaume-Uni, l’Égypte, le Bangladesh, le Malawi, les Pays-Bas, Sainte-Lucie et les Nations unies.

Cette coalition travaillera à traduire les engagements politiques internationaux en matière d’adaptation et de résistance au changement climatique en soutien sur le terrain aux communautés vulnérables, selon Downing Street.

Downing Street a précisé dans un communiqué que Boris Johnson doit déclarer lors du sommet : Il est indéniable que le changement climatique est déjà à l’oeuvre et dévaste déjà des vies et des économies. Nous devons nous adapter au changement de notre climat, et nous devons le faire dès maintenant.

Ce sommet est le premier à se concentrer sur les effets des changements climatiques, selon les organisateurs. Les précédents étaient principalement consacrés à la lutte contre les causes du phénomène, notamment les émissions.

Il s’agit de réduire la vulnérabilité des pays face à l’élévation du niveau de la mer, aux conditions météorologiques extrêmes et aux pénuries alimentaires.

Le programme pourrait inclure le renforcement des remparts face à la mer, mais aussi comment profiter de nouvelles occasions comme des saisons de croissance plus longues et l’apparition de nouvelles zones de culture, ont affirmé les organisateurs.

Le sommet se concentrera fortement sur l’obtention de nouveaux investissements, afin de garantir que des millions de petits exploitants agricoles puissent s’adapter aux pressions exercées par le climat sur la production alimentaire, explique l’ONU sur son site.

Les organisateurs du sommet ont demandé un nouveau financement important pour la recherche agricole, un accès élargi aux services de conseil aux agriculteurs, ainsi qu’aux services de gestion des risques et de financement, est-il précisé.

Source: https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1765604/sommet-changements-climatiques-onu-pays-bas-trudeau

Un maillage inévitable entre le génie et la science

La Presse-Yvon Laprade

«Il faut encourager les partenariats avec les institutions de recherche et les universités pour être en mesure de mieux répondre aux besoins de nos clients dans la réalisation et la conception de nos ouvrages », soulève André Rainville, PDG de l’Association des firmes de génie-conseil – Québec. Les donneurs d’ouvrage ont d’ailleurs des exigences de plus en plus pointues en matière de développement durable, dans le respect de l’environnement. D’où l’importance, fait-il valoir, de mettre en place une approche collaborative favorisant l’échange de données et la mise en commun du savoir.

« Par exemple, sur la question des changements climatiques qui s’accélèrent, précise-t-il, nous savons que nos ouvrages seront mis à rude épreuve dans leur cycle de vie normal. Nous devrons anticiper les changements [en nous basant] sur les modélisations des scientifiques. »

« Avant, les manuels de conception étaient basés sur un historique présentant une relative stabilité pour une période de 50 ans. Ce n’est plus la même réalité aujourd’hui. Il faut tenir compte des conditions climatiques, des conséquences de la crue des eaux. » — André Rainville, PDG de l’Association des firmes de génie-conseil – Québec

Il ne fait pas de doute, insiste le président de l’association, que les firmes d’ingénieurs, si elles ne le font pas déjà, devront élaborer des ouvrages « qui seront conçus pour durer dans le temps », en plus d’être exportables.

« Nous avons la chance, au Québec, d’avoir une industrie robuste et compétente qui travaille dans toutes les régions du monde, relève-t-il. Nous avons une expertise fondée sur une vaste clientèle qui s’attend à ce que nous réalisions des ouvrages de toute nature. Et nous avons des firmes de toutes les tailles, dans toutes les spécialités. »

SURVEILLER LES USINES À DISTANCE

C’est également ce que pense l’ingénieur Pierre Nader, 67 ans, à la tête de la firme SPN Consultants, à L’Île-des-Sœurs. L’entreprise qu’il a fondée en 1982 est, de son propre aveu, « souvent citée en exemple comme une référence » pour la qualité de ses réalisations dans le secteur industriel.

« On est fiers de ce qu’on a accompli jusqu’à présent, dit-il. Nous sommes les pionniers, au Québec, dans le secteur très pointu de l’analyse des données brutes pour le compte de 60 usines en Amérique du Nord. »

Il précise que le travail de son équipe d’analystes en est un de « surveillance et de détection d’anomalies » sur les équipements de production.

« Les usines nous envoient des quantités phénoménales de données. Nous en faisons l’analyse et nous tentons de déceler ce qui pourrait causer un ralentissement ou un arrêt de production sur une machine. Nous intervenons de façon préventive. Nos actions peuvent se traduire par des économies substantielles pour nos clients. »

— Pierre Nader, président de SPN Consultants

LES AVANCÉES TECHNOLOGIQUES

Chose certaine, observe André Rainville, l’intelligence artificielle et les « avancées technologiques » apporteront des « retombées intéressantes » aux firmes de génie-conseil au cours de la prochaine décennie.

« On peut parler de l’accès à de plus larges bases de données, à toute l’information qu’on peut actualiser dans le temps, que ce soit pour l’automatisation des bâtiments ou encore pour améliorer la productivité dans les usines », énumère le président de l’association.»

 

SOURCE: http://bit.ly/39ARm6e

Une toute nouvelle formation en adaptation aux changements climatiques à l’Université Laval

Le Soleil – Léa Martin

Comment composer avec les températures qui augmentent d’année en année ou avec les vagues de pollen qui deviennent de plus en plus violentes? Comment repenser nos villes et nos constructions pour s’adapter aux changements climatiques dont on ressent de plus en plus les effets? Un tout nouveau programme de l’Université Laval destiné aux architectes, ingénieurs et urbanistes va tenter de répondre à ces questions houleuses pour repenser nos aménagements de demain.

Le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, M. Benoit Charette, a annoncé, mercredi, l’attribution d’une aide financière d’au maximum 1917 959 $ sur quatre ans à l’établissement d’enseignement pour créer ce nouveau programme, offert dès le printemps 2021.

Celui-ci est développé par l’Observatoire québécois de l’adaptation aux changements climatiques, en partenariat avec les ordres professionnels en urbanisme, en architecture et en génie. La formation d’environ 22 heures pourra être complétée entièrement à distance et au rythme de chacun. «Le but, c’est de leur transmettre ces connaissances-là pour qu’ils puissent les transposer dans leur pratique», indique Pierre Valois, professeur titulaire à la Faculté des sciences de l’éducation et directeur de l’Observatoire. «Et on veut aussi s’assurer que cette formation va changer leurs pratiques dans le temps», ajoute-t-il.

Cette formation va donc permettre aux professionnels d’adapter leurs méthodes de travail, par exemple dans la construction d’un immeuble plus frais ou pour réduire les îlots de chaleur dans une ville.

Selon Pierre Valois, il est primordial que les professionnels de l’aménagement et de la construction s’adaptent dès aujourd’hui aux changements que l’on subit déjà et qui seront inévitables dans les prochaines années.

«Nos bâtisseurs sont appelés à se renouveler sans cesse afin de prendre en compte les effets des changements climatiques et les risques qu’ils présentent pour leurs projets. Le fait de pouvoir compter sur une main-d’œuvre qualifiée permettra au Québec, en particulier aux municipalités, d’accélérer la réalisation de projets porteurs dans toutes les régions », écrit le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, dans un communiqué de presse.

Le programme est développé en collaboration avec le consortium de recherche Ouranos et cofinancé par les gouvernements du Canada et du Québec. L’Observatoire québécois de l’adaptation aux changements climatiques travaille sur ces questions pour améliorer la vie des Québécois depuis 2012.

Source: https://www.lesoleil.com/actualites/une-toute-nouvelle-formation-en-adaptation-aux-changements-climatiques-a-luniversite-laval-b406162f2f02beccbe0680c0c541afd8

Québec annonce l’attribution d’une aide financière à l’Université Laval pour un nouveau programme de formation en adaptation aux changements climatiques

Cision

Le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, M. Benoit Charette, a annoncé, ce mercredi, l’attribution d’une aide financière d’un montant maximal de 1 917 959 $ sur quatre ans à l’Université Laval pour l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme de formation en adaptation aux changements climatiques à l’intention des professionnels en urbanisme, en architecture et en génie.

L’objectif du programme est d’assurer un arrimage entre la science de l’adaptation aux changements climatiques et la pratique de l’urbanisme, de l’architecture et du génie. À l’issue de la formation, les professionnels de ces trois domaines auront une meilleure compréhension du climat futur et de ses effets potentiels sur l’environnement bâti et les milieux de vie, ce qui améliorera leur capacité à intégrer dans leurs pratiques des solutions visant la résilience des communautés face aux changements climatiques.

Le programme de formation sera élaboré par l’Université Laval, en collaboration avec le consortium de recherche Ouranos et les trois ordres professionnels concernés. Basé sur une analyse préalable des besoins des professionnels visés, il comportera un tronc commun et des modules spécifiques, de manière à répondre aux différents défis auxquels font face ces professionnels. Le programme, qui se fera majoritairement en ligne, présentera de l’information concrète sur les changements climatiques, leurs impacts au Québec, les outils d’analyse et d’aide à la décision, les solutions d’adaptation et le rôle des professionnels dans l’adaptation aux changements climatiques.

Le nouveau programme sera offert à partir du printemps 2021.

Citation :

« Nos bâtisseurs sont appelés à se renouveler sans cesse afin de prendre en compte les effets des changements climatiques et les risques qu’ils présentent pour leurs projets. Le fait de pouvoir compter sur une main-d’œuvre qualifiée permettra au Québec, en particulier aux municipalités, d’accélérer la réalisation de projets porteurs dans toutes les régions. »

Benoit Charette, ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques

Fait saillant :

Ce programme est cofinancé par les gouvernements du Canada et du Québec. L’aide financière du gouvernement du Québec provient du Fonds vert et est accordée dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques.

SOURCE: Cabinet du ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques

L’herbe à poux ne cesse de gagner du terrain

Radio Canada – Félix Morrissette-Beaulieu

Les personnes allergiques au pollen et le système de santé québécois ne sont pas au bout de leur peine quand arrive la saison de l’herbe à poux. Ce parasite pourrait incommoder des millions de personnes supplémentaires au cours des prochaines années. En ce début du mois d’août, la plante indésirable est forte en fleurs et produit du pollen, ce qui cause des irritations aux personnes qui y sont allergiques. Avec le réchauffement du climat et la concentration atmosphérique en CO2, les tests en laboratoire sont assez clairs : l’herbe à poux produira de plus en plus de pollen, prévient le biologiste et professeur à l’Université Laval Claude Lavoie. Il estime que le nombre de personnes touchées par le pollen en Amérique du Nord, comme en Europe où la plante a été importée, grimpera considérablement. En Europe, on estime que le nombre de personnes affectées par le pollen de l’herbe à poux passera de 30 millions de personnes à 70 millions d’ici 2050, ajoute le biologiste.

 

Vous pouvez vous imaginer le problème de santé publique que ça peut représenter.

-Claude Lavoie, biologiste et professeur à l’Université Laval

 

Selon le gouvernement du Québec, l’herbe à poux constitue la plus importante cause de rhinite allergique saisonnière dans tout le nord-est de l’Amérique du Nord et serait responsable d’environ 75 % des allergies aux pollens, affectant environ 1 Québécois sur 10. L’Association pulmonaire du Québec estime que les coûts associés à l’herbe à poux pour le système de santé se situent entre 157 et 240 millions de dollars.

 

Reconnaître l’herbe à poux

À la différence de l’herbe à puce, qui a des feuilles composées de 3 folioles [petites feuilles] pointues, l’herbe à poux a des feuilles vertes et grisâtres, minces, et très découpées. Elle ressemble à une feuille de carotte, selon l’horticole Larry Hodgson. Elle est souvent plus haute que l’herbe à puce. La tige verte ou rougeâtre est couverte de poils. Elle a une hauteur moyenne de 70 cm, mais elle peut mesurer jusqu’à 1,5 mètre ou 2 mètres, selon le lieu de croissance. L’herbe à poux n’a besoin que de lumière pour survivre et se retrouvera donc dans des endroits peu ombragés. On l’observe donc le long des rues et des trottoirs, des autoroutes, sur les terrains vagues, les terrains en construction et industriels, notamment. Il faut que ça soit dégagé, précise M. Hodgson.

 

Comment s’en débarrasser ?

Venir à bout complètement du parasite ne se fait pas sans effort, selon l’horticole. La plante peut vivre et revenir pendant 40 ans. D’abord, la plante est facile à arracher, explique Larry Hodgson. Tondre le gazon, ça va couper la partie haute de la plante et la plante n’arrivera pas à faire des fleurs, ajoute-t-il. Évidemment, pour le prévenir, il faut remplir cet espace-là avec d’autres choses, comme du gazon ou du trèfle, conclut l’expert du jardin. Il est aussi possible de recouvrir le sol par des matériaux inertes comme du paillis ou des copeaux de bois. L’Observatoire québécois de l’adaptation aux changements climatiques s’est penché sur les actions entreprises par les municipalités québécoises en lien avec le contrôle de l’herbe à poux. Son étude réalisée auprès de 262 municipalités révèle que 50 % d’entre elles utilisent au moins une méthode de prévention contre l’herbe à poux. À Québec, l’organisme Craque-Bitume avec sa brigade herbe à poux réaliser une grande partie du travail. Depuis 2018, ce sont plus de 50 000 plants qui ont été arrachés par la brigade.

 

L’adaptation, un impératif pour les municipalités

Le Devoir – Émélie Rivard-Boudreau

Les côtes s’érodent, les digues rompent, les égouts débordent et la chaleur incommode. En première ligne des changements climatiques, les municipalités n’ont pas le choix : elles doivent s’adapter à cette nouvelle réalité.

Plus de 2 milliards de dollars pour les dix plus grandes villes du Québec ; le double pour l’ensemble de la province. C’est la facture prévisionnelle de l’adaptation aux changements climatiques, selon une étude conjointe du Groupe AGÉCO et d’Ouranos, réalisée pour le Caucus des grandes villes de l’Union des municipalités du Québec (UMQ). Ces sommes tiennent compte des estimations d’investissement pour les cinq prochaines années, seulement, dans les secteurs de l’eau potable, des eaux usées et pluviales, du verdissement et de la voirie.

« Les villes sont déjà touchées et c’est à elles de rendre leur population plus résiliente », soutient Caroline Larrivée, la directrice de la programmation scientifique d’Ouranos, le consortium de recherche québécois sur le climat. Les municipalités peuvent aménager leur territoire en évitant les zones à risque, ajuster leurs infrastructures, mais l’adaptation peut aller plus loin. « Elles peuvent aussi s’assurer d’avoir une économie bien diversifiée pour éviter d’être trop dépendantes de secteurs très sensibles aux conditions climatiques », illustre l’experte.

Adaptations variables

Plus une ville a été touchée, par une inondation ou une vague de chaleur, plus elle va être proactive, observe Caroline Larrivée. À l’inverse, « dans les territoires épargnés et qui ont moins accès à des groupes [de recherche] qui travaillent sur ces questions-là, l’intérêt est plus faible ».

Résultat, l’adaptation se fait à petits pas. C’est entre autres ce que révélait une étude publiée en 2017 par l’Observatoire québécois de l’adaptation aux changements climatiques et l’Institut de national de santé publique. « Les gens savent de plus en plus quoi faire, mais ce qu’on a remarqué, c’est qu’il y a beaucoup de barrières à l’action », souligne le directeur de l’observatoire, Pierre Valois. « Les responsables municipaux vont dire qu’ils manquent d’argent, de ressources humaines ou de connaissances, mais ce dernier point est de moins en moins vrai », signale le professeur à la Faculté des sciences de l’Université Laval.

Trouver des solutions

Pour s’outiller, les municipalités s’allient avec des spécialistes et multiplient formations et colloques. Le 7 novembre dernier, l’UMQ organisait par exemple un forum pour repenser le territoire québécois à la lumière des inondations printanières des dernières années. « Le cadre réglementaire actuel sur les inondations est malheureusement dépassé et empêche le monde municipal de faire son travail pour offrir des réponses adaptées aux phénomènes météorologiques extrêmes », regrettait le maire de Drummondville, Alexandre Cusson, qui était alors président de l’UMQ.

Néanmoins, Québec appuie déjà les municipalités dans leurs démarches de réduction des gaz à effet de serre et d’adaptation aux changements climatiques, notamment avec le Programme de soutien à l’intégration de l’adaptation aux changements climatiques à la planification municipale, doté de 13 millions de dollars, ainsi que le programme Climat municipalités – phase 2, qui dispose d’une enveloppe de 40 millions de dollars.